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Re: كيف يسيطر عمر البشير على النفط؟ - ترجمة من دورية فرنسية (Re: Wasil Ali)
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Quote: Comment Omar el-Béchir contrôle le pétrole Deux lois, promulguées les 29 et 30 décembre, ouvrent la voie au référendum sur l'autodétermination du Sud Soudan. Prévue pour 2011, cette échéance va obliger le pouvoir central soudanais à partager la gestion du secteur pétrolier avec le Sud, principale région productrice. Pour l’instant, la production pétrolière est étroitement encadrée - et surveillée - par des institutions contrôlées par des proches du président Omar el-Béchir, une situation qui rassure les investisseurs, en particulier chinois et malaisiens.
Pétroliers sous surveillance. Le chef de l'Etat soudanais s'est assuré du contrôle total du secteur pétrolier en créant dès 1999 des structures dirigées par des militaires qui lui sont proches. Actuellement piloté par le général Abdel Haffez, le Petroleum Security Department (PSD) est chargé au sein du très puissant National Security Department (NSD), dirigé par le général Mohamed Atta al-Moula, de gérer les affaires pétrolières. C'est le ministre soudanais du pétrole pendant quatorze ans (1994-2008) et actuel ministre de l'économie, Awad Ahmed El-Jazz, qui avait créé cette organisation. Celui-ci rencontrait chaque semaine les patrons de la NSD et du PSD pour faire le point sur les activités du secteur. Son successeur au ministère du pétrole, Al-Zuber Ahmed Al-Hassan, n'a pas modifié cette organisation. Lorsqu'une compagnie lance une campagne sismique ou de forage, des unités commandos du NSD encadrent les activités sur le terrain. Les pétroliers doivent alors nourrir, loger et rémunérer ces détachements de la NSD.
Les relais du pouvoir. Quelques sociétés proches du pouvoir exercent un important contrôle sur le secteur. Pour la main-d’œuvre, c’est la compagnie d'Etat Petroneed dirigée par le général Salah Al-Tayeb, membre de la NSD, qui sélectionne les salariés de la société nationale Sudapet au sein des consortiums Greater Nile Petroleum Operating Co. et White Nile Petroleum Operating Co. Les salaires proposés par Sudapet sont jusqu'à deux fois plus élevés que ceux des sociétés privées. Mais pour y travailler, il est obligatoire d'être membre du National Congress Party (NCP, au pouvoir). Dans le domaine parapétrolier, c’est Samasu International Co. qui est incontournable. Basée à Londres et dirigée par Idris Taha, un proche d’Al-Jazz, elle est associée aux principales opérations de fourniture de matériels : plateforme de forage, générateur électrique, fluide, etc. La proximité de la société avec le pouvoir rassure les groupes occidentaux qui travaillent avec elle. La famille présidentielle est présente dans le secteur via Hi-Tech Petroleum Group (HTPG) qui est liée à Ali Hassan Ahmed el-Béchir, le frère du chef de l’Etat. Disposant de participations dans les blocs 8, 12A, C et 15, HTPG a été largement soutenue par l’Etat soudanais. Son ex-responsable Salah Hassan Wahbi est devenu début 2008 le patron de Sudapet. Après trois mois à ce poste, il a fait acheter par la compagnie nationale 30% des parts de HTPG dans le bloc C (malgré plusieurs forages secs), avec en prime le paiement d'un bonus de 30 millions $. Depuis lors, c'est Sudapet qui règle la majeure partie des dépenses de HTPG sur le bloc C.
Desserrer l’étreinte. En prévision du référendum de 2011, Khartoum va devoir accepter de partager une partie de la gestion du secteur avec l’administration du Sud Soudan. Alors que l’essentiel des réserves sont situées au Sud, l'exportation du brut se fait par un réseau d'oléoducs construit par la China National Petroleum Corp. (CNPC) aboutissant à Port Soudan sur la mer Rouge (Nord Soudan). La perspective d’une redistribution des cartes pétrolières ne semble pas cependant inquiéter la Chine qui produit la plus grande partie des 470 000 b/j du pays. Pour preuve, le PDG de la CNPC, Jiang Jiemin, a profité de son voyage au Soudan du 17 au 19 novembre pour annoncer de nouveaux investissements : doublement de la capacité de la raffinerie de Khartoum (de 100 à 200 000 b/j), hausse de la production du bloc 5A de 40 000 à 75 000 b/j et augmentation de la production du bloc 6 opéré jusqu'en novembre par Petronas. |
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