UNION AFRICAINE


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DECLARATION DE L’EQUIPE DE MEDIATION DE L’UNION AFRICAINE
AU SUJET DE L’AGRESSION CONTRE DEUX DELEGUES PARTICIPANT AUX
PURPARLERS DE PAIX INTER-SOUDANAIS SUR LE CONFLIT AU DARFOUR

Samedi 28 janvier 2006, M. Ibrahim Seddik et Mme Amani Bashir, membres du Mouvement pour la Justice et l’Egalité (JEM), ont été brutalement attaqués par trois membres dudit Mouvement, suite à certaines altercations regrettables, internes à leur Mouvement.

A la suite des enquêtes menées par l’Equipe de Médiation de l’Union africaine (UA) ainsi que par les Partenaires/Observateurs/Facilitateurs internationaux présents aux pourparlers de paix ; de même que d’une enquête interne par la direction du Mouvement pour la Justice et l’Egalité, il a été établi que les membres du JEM suivants étaient impliqués dans l’agression :

1. Mohamed Mansour Katir
2. Mohamed Bushara Yahia
3. Salih Bashir Tiyya

L’Equipe de Médiation de l’Union africaine (UA), les Facilitateurs et les Partenaires internationaux représentant les Nations Unies, l’Union européenne, la Ligue des Etats arabes, les Etats-Unis, le Canada, le Royaume Uni, et la Norvège, sont profondément choqués par cette attaque brutale perpétrée malencontreusement par quelques membres du JEM, contre leurs propres partisans. L’Union africaine ainsi que les Partenaires internationaux, condamnent sans réserve et avec la dernière énergie, cette attaque flagrante et injustifiée, et déplorent ce comportement barbare, absolument inacceptable et qu’aucun prétexte ne saurait justifier.

L’Equipe de Médiation, ainsi que ses partenaires, pensent que cet acte de violence perpétré par des personnes qui prétendument sont venus à Abuja pour rechercher la paix pour leur pays en proie aux troubles, est plus que répréhensible. Pire encore, les flammes de la haine ethnique qui ont été brandies lors de cet incident malheureux ne peuvent qu’avoir un impact négatif sur l’ensemble du processus de paix soigneusement orchestré à Abuja, de même que sur la situation déjà précaire sur le terrain au Darfour.

L’Equipe de Médiation, ainsi que ses Partenaires internationaux, comprennent ce que ressentent M. Ibrahim Seddik et Mme Amani Bashir, après les violences inutiles et l’humiliation personnelle dont ils ont été victimes. Ils s’engagent ainsi à leur apporter toute l’assistance possible, en vue de faciliter leur prompt rétablissement. A cet égard, l’Equipe de Médiation de l’Union africaine et ses partenaires internationaux, les exhortent ainsi que leurs sympathisants, à garder le calme et à placer l’intérêt supérieur de la paix dans leurs communautés au-dessus de leur malencontreuse expérience personnelle.

En souhaitant une réaction rapide et positive des responsables du JEM présents à Abuja, ainsi que la mise en œuvre des mesures annoncées par le Mouvement en vue de maîtriser la situation, l’Equipe de Médiation de l’Union africaine (UA) et ses partenaires internationaux, pensent que l’impunité, l’intimidation et la violence n’ont pas droit de cité dans un processus de paix et de négociations. Par conséquent, les décisions suivantes prennent immédiatement effet :

1. Messieurs Mohammed Mansour Kitir, Mohammed Bushara Yahia et Salih Bashir Tiyya, seront exclus, sans autre forme de procès, des pourparlers de paix et rapatriés au Darfour par l’Union africaine. Ils ne pourront être remplacés durant toute la durée du 7ème Round des pourparlers de paix ;

2. le Mouvement pour la Justice et l’Egalité (JEM) doit prendre en charge la totalité du coût du traitement médical de M. Ibrahim Seddiq et de Mme Amani Bashir, sur la base de la facture dressée par le médecin/Centre hospitalier qui s’occupe de leurs soins, en consultation avec l’Equipe de Médiation de l’Union africaine ;

3. la Direction du JEM devrait examiner d’autres mesures administratives et disciplinaires à prendre contre les coupables et en tenir l’Union africaine et les partenaires internationaux informés le plus tôt possible, et en tout état de cause, avant la fin du 7ème Round ;

4. les Directions du JEM et du SLM/A, devraient immédiatement se pencher sur la question en suspens de l’appartenance des deux victimes des attaques, afin de la résoudre et de créer une atmosphère sereine dans les locaux abritant les pourparlers de paix ;

5. En consultation avec les autorités d’accueil, la sécurité dans les locaux abritant les pourparlers sera renforcée, en donnant des instructions appropriées au personnel de sécurité, en vue de réprimer de façon ferme et décisive toute autre altercation ou menace à l’encontre des parties, sur la sûreté et la sécurité des participants aux pourparlers de paix ;

6. En tout état de cause, les chefs de délégations des parties présentes aux pourparlers de paix, seront tenus pour responsables du comportement de leurs membres au lieu des pourparlers.

L’Equipe de Médiation de l’Union africaine (UA), ainsi que ses partenaires internationaux, voudraient rassurer tous les participants aux pourparlers de paix, les personnes ressources et les conseillers, ainsi que tous les Darfouriens respectueux de la loi, qu’ils ne ménageront aucun effort pour maintenir l’intégrité du processus et assurer la liberté des représentants des parties, afin de poursuivre les négociations dans une atmosphère sans haine, ni crainte ou intimidation.

Enfin, l’Equipe de Médiation de l’Union africaine (UA) ainsi que ses partenaires, estiment qu’il convient à présent de dépasser cette affaire, afin de permettre aux parties de se consacrer à la recherche, sans délai, d’un accord de paix global que les populations du Darfour et le monde en général attendent avec impatience.